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Protection de l’enfance : La stratégie vide du Ministère

Face au choc provoquée par la diffusion d’une vidéo d’abus sexuels sur un mineur, la réaction du Ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfance était attendue. Elle est arrivée sous la forme d’un communiqué de presse daté du 30 novembre, condamnant avec la plus grande fermeté des « actes ignobles ». Mais plusieurs jours après l’indignation, la lecture attentive de ce document laisse apparaitre une communication tragiquement vide.

Le communiqué du ministère de la protection de l’enfant (vue partielle)

Derrière les mots forts et les rappels à la loi nécessaires se cache une absence criante de mesures concrètes.

Le gouvernement dit avoir fait son travail de service minimum attendu d’un État face à un crime. Personne ne songerait à l’en blâmer.

Mais personne ne devrait non plus s’en satisfaire. Un drame de cette ampleur, symptôme d’un mal social profond, n’appelle pas seulement une réaction, il exige une action.

La Ministre de tutelle au centre, lors de la journée mondiale de l’enfant

Et c’est là que le bât blesse.Le communiqué « réaffirme son engagement » et promet de « renforcer la prévention, la sensibilisation et la protection ».

Ces formules, usées jusqu’à la corde dans le langage administratif, sonnent creux. Renforcer oui mais comment ? Avec quel budget ? Selon quel calendrier ? Avec quels partenaires ?

Le document reste muet sur ces questions essentielles.Où est l’annonce du lancement d’une campagne nationale de grande envergure dans les écoles pour éduquer la jeunesse aux dangers du cyberharcèlement et à la notion de consentement ?

Célébration de la journée mondiale de l’enfant

Où est la mise en place d’un numéro vert, simple, gratuit et anonyme, pour que d’autres enfants victimes ou témoins puissent briser le silence ?

Où est l’engagement à ouvrir une concertation avec les opérateurs de téléphonie et les géants du numérique pour mieux réguler la diffusion de contenus haineux ?

Où est la promesse d’une révision législative pour durcir les peines contre ceux qui produisent, mais aussi ceux qui partagent, l’horreur en un clic ?Nulle part.

À la place, le ministère se contente d’invoquer une « responsabilité collective », une formule commode qui, si elle n’est pas accompagnée d’un leadership politique fort, ressemble à une manière de fuire ses responsabilités.

Ce drame met en lumière non seulement la violence d’une poignée d’adolescents, mais aussi et surtout la fragilité de notre filet de sécurité collectif.

Les moyens alloués aux services sociaux, aux psychologues en milieu scolaire, aux associations qui se battent sur le terrain avec des ressources dérisoires sont-ils à la hauteur de l’enjeu ?

Condamner est facile. Punir est nécessaire. Mais protéger est un devoir politique qui se mesure en actes, en budgets et en stratégies.

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